PDF gratuit Musicophilia. La musique, le cerveau et nous, by Oliver Sacks
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Musicophilia. La musique, le cerveau et nous, by Oliver Sacks
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Détails sur le produit
Broché: 512 pages
Editeur : Points (21 août 2014)
Collection : Points essais
Langue : Anglais, Français
ISBN-10: 2757841904
ISBN-13: 978-2757841907
Dimensions du produit:
10,8 x 2,4 x 17,8 cm
Moyenne des commentaires client :
4.6 étoiles sur 5
5 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
91.476 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)
livre que l'ensemble des rééducateurs travaillant en neurologie devrait lire pendant sa formation. 14 voies cérébrales sollicitées lorsque vous écoutez de la musique! 1 lorsque vous parlez
Certainement un le plus beau livre que j'ai lu sur les liens entre notre cerveau et la musique. On y découvre des cas neurologiques stupéfiants. Ça ouvre l'esprit sur ce qu'on croit comprendre mais qu'on ignore complètement.
Tout le monde vous le dira : la musique, ça s’écoute avec le cœur. Et pourtant, un peu d’anatomie et de physiologie suffisent à l’établir, il n’y a qu’à regarder où se terminent les nerfs auditifs : la musique, ça s’écoute en fait avec le cerveau (lequel bien sûr, est connecté à tout, et comporte des régions qu’on appelle le « cerveau des émotions », comme cela tout le monde sera content et on ne partira pas dans les fausses dichotomies du type « le cerveau ? quelle horreur, vous voulez intellectualiser le plaisir de l’écoute »). Aussi, quand un neuropsychologue comme Oliver Sacks veut nous parler de musique, on aura raison d’écouter attentivement ce qu’il a à nous dire.Oliver Sacks, né le 9 juillet 1933, tout récemment décédé (le 30 août 2015), était ce neurologue britannique exerçant à New York qui ne faisait pas que raconter l’histoire de ses patients (ce qu’on a pu lui reprocher) : avec ses livresL'homme qui prenait sa femme pour un chapeau : Et autres récits cliniques, il était celui qui d’une part, pouvait captiver la terre entière en racontant leur histoire (jusqu’à , à l’occasion comme dans Sur une jambeSur une jambe : Témoignage, et surtout dans ses derniers livres comme L’œil de l’espritL'oeil de l'esprit, parler de lui, car un neurologue peut avoir, comme tout le monde, des problèmes neurologiques). Il était aussi celui qui, d’autre part, réfléchissait aux pathologies, en voyait les enjeux pour comprendre ce que c’est qu’un esprit humain, ce que c’est une vie humaineUn anthropologue sur Mars.Comme il le rappelle, les neurosciences ne s’intéressaient pas tellement à la musique avant les années 1980 de manière systématique – il y avait bien des cas d’ « amusie » comme il y a des agnosies visuelles, et des livres comme le Critchley et Benson, 1977, Music and the Brain, mais pas la prolifération de travaux sophistiqués qu’on a aujourd’huiThe Cognitive Neuroscience of Music. Au milieu de tout cela qui est récent et ultra-pointu, Sacks entend bien faire entendre ce qu’on pourrait appeler sa « petite musique » annoncée p. 15 : « […] si fascinantes que soient ces récentes découvertes neuroscientifiques, le risque existe toujours que le simple art de l’observation soit perdu, que la description clinique devienne superficielle et que la richesse du contexte humain soit ignorée ». On ne saurait être plus clair : l’expérience musicale, c’est celle d’un individu qui sifflote spontanément Mozart, ou Serge Gainsbourg, avant d’être celle d’un sujet dans un scanner auquel on soumet une tâche. L’idéal serait d’aller de l’une à l’autre, et réciproquement.Musicophilia (2007) n’est peut-être pas le meilleur livre d’Oliver Sacks, mais il réserve son lot de cas curieux, de phénomènes bizarres, d’interrogations qui valent la peine d’être poursuivies. Evoquant l’émergence de passions subites pour la musique, les obsessions liées à des airs qui nous trottent dans la tête, les hallucinations musicales, les rêves musicaux, Oliver Sacks choisit de ne pas choisir et de nous présenter les fragments d’une phénoménologie de l’écoute et de la pratique musicale qui ferait sa place à l’excessif et au morbide et pas seulement au typique, aux soubassements neuronaux et pas seulement aux expériences en première personne. Car votre cerveau, nous dit-il c’est encore vous, c’est déjà vous.Au hasard des pages, on croisera Ravel, et l’aphasie sémantique qui devait lui interdire de noter sa pensée musicale ; le pianiste amputé Paul Wittgenstein, et les doigtés fantômes qu’il indiquait à ses élèves en s’aidant de la main qu’il n’avait plus; Leon Fleisher et sa dystonie, la mystérieuse maladie des pianistes, si difficile à soigner.On insistera avec Oliver Sacks sur la place de la musique dans la vie humaine, qu’il s’agisse de coordonner ses mouvements (ce qui lui a, d’une certaine façon, sauvé la vie lors d’un accident survenu en altitude), ou pour un aphasique de retrouver le langage perdu en commençant par chanter des paroles d’airs familiers.Qui ne sera pas bouleversé par le cas d’Harry S., que son syndrome frontal prive désormais de toute émotion, sauf quand, avec une rare expressivité, il chante des chansons populaires, et ce jusqu’à sa mort ?Si on doutait encore du talent littéraire de Sacks, il suffit de prendre à son début le chapitre sur « l’espèce hypermusicale » que forment les sujets atteints du Syndrome de Williams pour se convaincre. Et quelle riche analyse, ensuite, pour qui veut s’intéresser à ce qu’on appelle désormais la neurodiversité.Le dernier chapitre est consacré à la mémoire musicale qui peut subsister lorsque le reste des souvenirs s’en va ; à la rémanence des réponses émotionnelles à la musique ; à la persistance chez les personnes atteintes de démence d’une forme d’identité musicale.L’image de la science est souvent celle d’une recherche désincarnée, qui pour exister, doit oublier dans ses schémas et ses équations l’individu et toutes les couleurs de ses expériences. L’ambition d’Oliver Sacks a été de faire des gens, tels qu’ils sont, une frontière de la science : et si loin qu’on demeure de cette frontière, il a fait plus que nous la faire apercevoir.
Magnifique et tellement étonnant. RIP, dear Doctor.
Ravi d'avoir reçu cet article dont j'avais depuis longtemps entendu le plus grand bien. Je vais me mettre à le consulter
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