Télécharger le fichier PDF Spartacus, chef de guerre, by Yann Le Bohec
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Spartacus, chef de guerre, by Yann Le Bohec
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Détails sur le produit
Broché: 224 pages
Editeur : TALLANDIER (25 janvier 2016)
Collection : L'art de la guerre
Langue : Français
ISBN-13: 979-1021017474
ASIN: B014QOYNHG
Dimensions du produit:
21,5 x 1,7 x 14,5 cm
Moyenne des commentaires client :
4.1 étoiles sur 5
12 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
168.283 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)
Un peu trop d'arguties, quelques redondances, et un style pas toujours inspiré font que je ne peux mettre 5, la note maximale.Demeure un travail soigné par un historien documenté et connaisseur de l'époque jusque dans ses détails. Est-ce cela qui le rend susceptible?L'auteur remet l'histoire dans sa dimension humaine, et laisse l'héroïsme à d'autres propos que le sien.Du coup, cela souligne combien l'histoire donne lieu à des reprises postérieures pour vanter un modèle. L'apologie n'appartient pas à l'histoire.C'est un vrai voyage en tout cas que nous pouvons faire, et qui nous réinvite surtout à repenser selon ce qu'était la réalité de la mentalité d'alors. Car les hommes évoluent et la pensée d'aujourd'hui n'est pas celle d'hier.
Trés bon livre ,même si il y a quelques confusions et erreurs historiques...Vivement conseillé pour ceux qui aimes le personnage.
Yann le Bohec est le spécialiste incontesté de l'histoire militaire romaine. Il nous délivre un ouvrage majeur qui dessine les traits d'un être hors du commun qui n'a rien à voir avec Kirk Douglas et Hollywood ! Indispensable dans la bibliothèque de l'honnête homme.
Superbe étude sur cette révolte d'esclaves qui a ébranlé la puissance de L'empire Romain.Impressionnant Spartacus .
J'avais été influencé dans l'achat de ce livres par les commentaires flatteurs le concernant.En deux mots: il ne m'a rien appris que je ne sache déjà . 100 pages de redites inutiles.Pas un mauvais livre mais plutôt pour un élève de CP.
L’ouvrage de Yann Le Bohec consacré à Spartacus est un travail remarquable d’analyse des données historiques et de réfutations des mythes à vocation politique qui ont été développés par une historiographie marxiste d’obédience soviétique, plus éprise de lutte des classes que de vérité historique. Selon Le Bohec la vulgate marxo-hollywoodienne a donné naissance à plusieurs erreurs : Spartacus aurait été un bon tacticien et un fin stratège parce qu’il aurait servi dans l’armée romaine et les premiers révoltés auraient été d’excellents combattant en raison de leur métier de gladiateurs. Sur le premier point, Le Bohec estime que la preuve de l’appartenance de Spartacus à l’armée romaine est loin d’être acquise, en tant que Thrace il n’aurait pu au mieux être un officier subalterne dans les rangs des alliés (socii). De même, les gladiateurs étaient formés pour conduire un combat individuel et il est hautement improbable qu’ils aient pu vaincre des légionnaires (forme d’escrime différente et armes de spectacle pour les gladiateurs).Pour Yann Le Bohec l’analyse du mythe de Spartacus et des éléments authentiques a été négligé parce que l’aspect militaire de l’aventure de Spartacus a été oublié et négligée. L’aspect documentaire fait, comme souvent chez Le Bohec l’objet d’une analyse critique : les histoires de Salluste sont intéressantes dans la mesure où Salluste est « une source primaire indirecte » qu’il est nécessaire de compléter par des sources secondaires comme Caecilius de Kalé Akté auteur d’un ouvrage intitulé les guerres serviles, mais dont il ne subsiste pas grand-chose, Le Bohec espère que les écrivains de l’Antiquité l’ai connu et utilisé. Il subsiste trois auteurs du IIème siècle avant JC, siècle des Antonins : Florus un latin, Plutarque et Appien d’Alexandrie, deux grecs qui adoptent un style relativement neutre pour traiter des évènements. Appien est considéré comme un vrai historien avec une division originale de son œuvre sous un aspect géographique. Les guerres civiles romaines ont été placées à part et il a placé l’épisode de Spartacus dans cette subdivision.Son origine est bien la Thrace selon Le Bohec qui indique que ceux-ci par leur culture et leur langue appartenaient au monde indo-européen et étaient apparentés aux Illyriens habitants de l’ex-Yougoslavie. Les Thraces étaient des guerriers réputés qui combattaient avec une lance et un poignard et se protégeaient avec un petit bouclier de cuir appelé pelte. Ils étaient de bons cavaliers et avaient intégré à leur panthéon un dieu appelé par les archéologues « le cavalier Thrace ». Ils sont entrés en conflits avec Rome à plusieurs reprises. L’ensemble des Thraces a appuyé en 88 Mithridate roi du Pont (partie nord de l’Anatolie) et c’est pour cette raison que Scylla les a combattue et les a vaincus en 86 avant JC. De 84 à 74, ils ont de nouveau apporté leur soutien à Mithridate et ils n’ont été soumis que provisoirement en 72/71. Rome les a ensuite confiés à des rois issus de leurs ranges leur imposant un protectorat avant de créer officiellement une province de Thrace en 46 après JC. Le Bohec examine les différentes hypothèses sur la carrière de Spartacus et estime qu’il est né vers 93 et a été capturé vers 75, injustement puisqu’il était un homme libre, puis transféré à Rome et malgré ses protestations vendu comme esclave et enfermé dans une caserne pour gladiateurs. Spartacus avait rencontré à Rome une femme originaire du même pays que lui et elle aussi esclave : il en fit sa compagne et elle put le suivre tout le reste de sa brève existence. Cette femme était une prophétesse et une adepte du culte de Dionysos.Pour Le Bohec le portrait physique de Spartacus ne pose aucun problème dans la mesure où personne ne sait à quoi il ressemblait, mais puisque il a été acheté pour être gladiateur on peut simplement estimer qu’il devait être très fort. Il possédait des qualités de chef de guerre, du courage de l’autorité et de l’intelligence.Yann Le Bohec donne une description très précise de l’armée romaine qui était fort bien organisée et disposait de soldats qui devenaient des professionnels : Spartacus et ses compagnons révoltés avaient peu de chance de l’emporter : pourtant comme le constante l’auteur ils ont tenu la campagne pendant près de deux ans. L’auteur rappelle que tous les gladiateurs n’étaient pas des esclaves. Si la gladiature célébrait à l’origine un mort sa nature a évoluée, le rite est devenue un spectacle offert au peuple pour le charmer et l’honorer dans le cadre de l’évergétisme : il s’agissait d’une pratique socio-politique qui a été particulièrement étudiée par Paul Veyne et qui consistait à flatter le peuple en lui offrant des spectacles et des monuments (cadeaux collectifs dénommés munera). La séance de combat était demandée par un numerarius (celui qui payait), à Rome s’était le prêteur et dans les cités d’Italie les magistrats municipaux on n’importe quel citoyen aisé qui s’adressait à un laniste, le directeur d’une école caserne prison appelé ludus. Les gladiateurs appartenaient à des origines sociales très diverses, beaucoup d’entre eux étaient des esclaves, souvent des prisonniers de guerre ou encore des condamnés, même si à leur côté on retrouvait aussi des hommes libres volontaires et à une certaine époque on vit même des femmes combattre entre elles. Leur vie était souvent courte, ajoute Le Bohec et il leur arrivait de combattre jusqu’à la mort ; certains obtenaient leur libération et portait le titre de rudiarius.Historiquement, l’insurrection de Spartacus fut précédée par des mouvements similaires de plus ou moins grande ampleur : en 217 av JC la situation difficile de Rome face à Hannibal entraîna une conjuration d’esclaves qui fut découverte en pleine ville au Champ de Mars. En 198, la cité de Setia en Italie centrale connue une vraie révolte qui associait des esclaves africains et des otages remis par les carthaginois en vertu du traité mettant fin à la deuxième des guerres Puniques. Toutefois, c’est la Sicile qui fut la terre la plus touchée avec « deux guerres serviles » identifiées comme telles par les historiens. Le premier conflit dura de 135 à 132 et le second est attesté en 104-101. Yann Le Bohec conteste le fait qu’il s’agisse de guerres de libération nationale postulées par certains historiens.L’insurrection déclenchée par Spartacus commença en Campanie à Capoue située à 20 km de Naples. La caserne dans laquelle vivait Spartacus appartenait à un certain Cneius Lentullus Batiatus laniste parfaitement inconnu jusqu’à ce moment. La caserne de gladiateurs comprenait 200 personnes, dont seulement 70 vont suivre Spartacus dans son échappée, peut être suggère Le Bohec en raison d’un programme « trop personnel ». Le projet de Spartacus était de quitter le ludus avec ceux de ses collègues qui accepterait de le suivre : programme qui en soit était déjà extrêmement dangereux, car Rome ne laisserait jamais impunie une telle action. Les hommes qui suivirent Spartacus se caractérisaient par une certaine diversité ethnique, il s’agissait d’une part de Thrace, tandis que les autres qui avaient une forte réputation de propension à la violence étaient des Gaulois et des Germains. Les évadés furent poursuivis à partir de Capoue et réussirent à repousser leurs assaillants malgré un armement initial de mauvaise qualité qui fut immédiatement remplacé par celui des vaincus. Spartacus et sa troupe prirent le chemin du Vésuve à 25 km dans le Sud-est.Dès qu’ils furent sur le Vésuve les gladiateurs virent accourir à eux des esclaves en rupture de ban que les auteurs anciens appelaient des fugitivi. La troupe fut aussi rejointe par quelques hommes libres sans que leur nature ait retenu l’attention des historiens anciens. Spartacus fit conduire des raids dans la région pour pourvoir à la subsistance de ses compagnons. Spartacus obtint que le butin obtenu fût partagé entre tous de manière équitable, cette magnanimité conduisit à gonfler les rangs des fugitifs.Le Sénat fut informé de la révolte et de l’échec de la répression et prit en main la gestion de l’affaire : il faut bien comprendre que Rome était surtout préoccupé par la rébellion de Sertorius en Espagne contre qui Pompée avait été envoyé et agression de Mithridate en Orient avec l’envoi d’un certain Lucullus. A priori une révolte servile n’était pas de nature à ébranler les fondements de la puissance de Rome et l’affaire fit d’abord jugée secondaire, bien qu’il fût absolument capital d’enrayer un désordre que les romains avaient en horreur. Le Sénat confia le règlement de l’affaire à un homme qui avait été préteur Caius Claudius Glaber qui portait sans doute le titre de propréteur. Le Sénat lui confia 3000 hommes seulement, recrutés à la hâte sans réelle homogénéité : il semble que les hommes n’appartenaient pas au milieu des citoyens romains, il est possible d’estimer qu’ils n’étaient pas des légionnaires mais plutôt des socii, peut-être même des fantassins légers. Glaber décida d’encercler le Vésuve, Spartacus parvint à contourner le dispositif de Glaber au moyen de cordage en sarments de vigne. Les assiégeants s’enfuirent et leur camp fut pris et pillé. C’est la deuxième victoire de Spartacus et une sévère défaite pour les Romains.Par la suite Spartacus organisa des raids en Campanie et en Lucanie : une nouvelle fois le Sénat romain décide d’envoyer le préteur Publius Varinius, sur lequel il n’existe pas plus d’informations que sur Claudius Glaber. La campagne conduite par Varinius fut un nouvel échec : les Romains engagèrent au plus 6000 hommes, tandis que Spartacus avait fait des esclaves une véritable armée, organisée pour une véritable guerre : selon Le Bohec c’est à partir de ce moment que les qualités d’organisateur et de tacticien permettent de considérer Spartacus comme un chef de guerre. Les 70 gladiateurs révoltés étaient devenus 7000 esclaves insurgés, puis 60 000, 90 000 et enfin plus de 100 000. Une scission avec un autre révolté Crixus causa la perte de ce dernier et les 10 000 combattants qui survécurent au désastre rejoignirent à nouveau Spartacus.Yann Le Bohec estime que Spartacus avait réussi à organiser une vraie armée avec infanterie lourde, légère et cavalerie avec deux lacunes qui allaient causer son échec final, son incapacité à recourir à la poliorcétique et l’absence de marine. Rome réagit une nouvelle fois en envoyant un propréteur Quintus Arrius et deux consuls Lentullus et Gellius : les moyens mis à leur disposition étaient de deux légions soit 10 000 fantassin lourds. Le propréteur parvient à infliger une lourde défaite à Crixus qui trouve la mort au cours de la bataille. De son côté Spartacus envisage d’abord une sortie d’Italie par le nord : Spartacus et son armée d’esclave affrontent le proconsul de Gaule Cisalpine, le déroulement de la bataille n’est pas connu mais son bilan montre que les Romains ont perdu 10 000 hommes sur le champ de bataille dont le gouverneur lui-même. Néanmoins, Spartacus décide de faire route vers le sud après sa victoire à Modène, ce revirement après une victoire importante est expliqué par Orose et Appien qui estiment que le chef des fugitifs était en fait pris au piège, coincé par les Apennins à l’ouest, l’Adriatique à l’est, le consul Lentulus au nord et le consul Gellius au sud.L’hypothèse de Le Bohec est que Spartacus et les esclaves révoltés cherchaient avant toute chose à quitter l’Italie car ils ne pouvaient attendre aucun pardon et aucune pitié de la part de leurs adversaires. Le non dépassement de Modène s’explique sans doute par la difficulté de franchissement de cols bien gardés, et en outre Pompée allait revenir des Espagnes ou il finissait de vaincre Sertorius et représentait une menace très sérieuse pour les fugitifs. Le premier projet de Spartacus fut de prendre une nouvelle route pour le retour et de passer par Rome, toutefois l’absence totale de connaissance en poliorcétique ne permettait pas sérieusement d’envisager de réussir là où Hannibal avait lui-même échoué. Toutefois, il était possible de ravager la banlieue de Rome et de semer la terreur au sein des propriétaires fonciers. La menace de Pompée étant sérieuse, il ne restait qu’une voie possible le Picenum. Il est possible qu’au cours de son périple Spartacus soit parvenu à vaincre l’un des deux consuls envoyé à sa poursuite, même si les éléments font défauts.Après l’échec du propréteur Glaber, du préteur Varinius et des Consuls Lentullus et Gellius l’affaire fut considérée comme extrêmement grave au Sénat : il était ridicule de nommer un dictateur pour résoudre l’affaire, mais il fallait désigner une personne qui aurait une prestance supérieure à celle d’un Consul : Marcus Licinius Crassus fut donc accepté pour remplir la tâche consistant à vaincre Spartacus. A l’automne 72, Crassus reçut des effectifs importants pour remplir sa mission avec une armée de six à dix légions c’est-à -dire 50 000 fantassins lourds, de l’infanterie légère, de la cavalerie et des troupes d’élite (Crassus disposait aussi d’une armée privée qu’il mit au service de la République). Les débuts furent médiocres avec la bataille qui se déroula vers la fin de l’année 72 av JC près de Fanum Fortunae et se solda par un échec. Finalement Crassus compris qu’il devait se montrer plus prudent et conduisit un coup de main contre un camp séparé ou se trouvaient 10 000 esclaves : cette fois les Romains l’emportèrent, 6000 fugitifs furent tués et 900 furent fait prisonniers.Spartacus gagna Thurii qui possédait un port bien connu, il entreprit des négociations avec des pirates ciliciens pour envoyer 2000 de ses hommes en Sicile pour tenter d’y rallumer une guerre servile, la Sicile était connue pour ses esclaves rebelles et indisciplinés, mais ce projet échoua, les pirates reculèrent devant les nombreuses difficultés. Finalement, les rebelles furent rejoints par Crassus à Rhegium qui fit usage contre eux de la poliorcétique offensive qui consista en la construction d’un mur dont Spartacus essaya en vain d’empêcher la construction. Une fois le mur achevé il voulut le percer en tentant une sortie et essuya de lourdes estimées à 12 000 hommes sur une journée pour des pertes Romaines très faibles. La bataille se termine néanmoins par la rupture de l’enceinte, un pan du Vallum étant arraché : le siège de Rhegium se terminait par une victoire de Spartacus et une défaite de Crassus, mais de manière inexorable les Romains reprenaient le dessus…Après l’épisode de Rhegium l’issue est bien connu le sort de Spartacus et des esclaves révoltés va se jouer au cours de 3 batailles. La première fut la bataille de Silarus (Sele) en Campanie dans les environs de Pestum, cette bataille serait l’antépénultième conduite par Spartacus selon l’analyse de Le Bohec. Comme pour l’épisode de Craxus se sont à nouveau des Gaulois qui sont en cause et qui se sont séparé de Spartacus pour des raisons d’approvisionnement : les hommes était placé sous la conduite de deux chefs Gannicus et Castus. Informé de leur mouvement Crassus envoya contre eux deux officiers qui commandaient douze cohortes soit environ 6000 hommes. Les Romains Pontinus et Marcus Rufus envisagèrent d’abord de tendre une embuscade mais durent renoncer : ils eurent même de la chance puisque le gros de l’armée romaine les rejoignit en prenant position sur les auteurs, les Gaulois arrivaient par un versant mal orienté et le terrain était glissant. Ce fut un désastre pour les fugitifs qui perdirent 35 000 morts sur le terrain. Cela marquait enfin une grande victoire pour les Romains et Crassus fut en mesure de récupérer un important butin et récupéra aussi les 5 aigles que ses prédécesseurs avaient perdu, et cinq faisceaux avec leur hache, preuve que des magistrats supérieurs avaient été vaincus. Les 5 aigles tendraient à démontrer que les troupes de Spartacus auraient détruit cinq légions soit 25 000 hommes perdus.La bataille de Petellia est assez mal connu et correspondrait à un raid organisé par Spartacus, toujours est-il que Crassus envoya un légat et un questeur contre Spartacus et les Romains essuyèrent une dernière défaite…La dernière bataille entre Romains et esclaves eut lieu en mars 1971 dans la zone frontalière entre la Lucanie et l’Apulie : cette dernière bataille fut décisive dans la mesure où elle mit fin à la guerre, selon Le Bohec elle peut aussi être classée dans « les batailles d’anéantissement ». Cette ultime confrontation opposa de 40 800 à 70 000 insurgés contre l’armée de Crassus, Spartacus tua son cheval, probablement pour montrer sa détermination et conscient du fait que son histoire touchait à sa fin. Il tenta d’approcher Crassus pour le tuer, mais cela ne fut jamais possible bien qu’il réussit à tuer deux centurions. La bataille fut longue, Spartacus fut blessé par un javelot à la cuisse, et il fut tué selon Le Bohec « il mourut avec courage et honneur ; son corps ne fut pas retrouvé, et sans doute ne fut-il pas recherché ». Les auteurs anciens les plus crédibles estiment que le bilan de cette bataille fut de 60 000 morts et 6000 prisonniers chez les vaincus contre 1000 morts chez les Romains.Crassus s’occupa des 6000 prisonniers en les faisant crucifier le long de la voie Appienne qui reliait Rome à Cordoue.
Avec son essai « Spartacus chef de guerre », Yann Le Bohec se propose de faire le point, au plus près des sources antiques, sur ce que l'on sait vraiment du personnage historique qu'est Spartacus. Le fil conducteur de l'ouvrage consiste par ailleurs à répondre à une question : comment cet ancien gladiateur a-t-il pu avec ses compagnons vaincre et tenir tête pendant deux ans à l'armée romaine, la meilleure armée de son temps ?L'ouvrage commence par une charge en règle contre la doxa des historiens marxistes (on sait depuis longtemps que Le Bohec ne les aime guerre) et leur vision imprégnée de « lutte des classes » de l'histoire de Spartacus. S'appuyant sur les quelques auteurs anciens (Salluste, Plutarque, Appien, Florus et Orose) qui ont relaté l'histoire de Spartacus, Le Bohec tente de définir précisément son parcours. Spartacus est un Thrace, capturé lors d'une razzia romaine, vendu comme esclave après avoir perdu un procès au cours duquel il a revendiqué son statut d'homme libre qu'il était, gladiateur dans à Capoue. Sa révolte, dont le but initial est de se libérer pour échapper à sa condition, rassemble quelques compagnons, puis une vaste bande d'esclaves, puis une véritable armée rassemblant de nombreux esclaves Gaulois et Germains.Dans son essai, Yann Le Bohec explique ensuite les différentes étapes de la rébellion de Spartacus. Il met en avant ses succès dont le principal est d'être parvenu à organiser et entraîner une véritable armée avec les hommes qui l'ont rejoint. Son incapacité à quitter s'échapper d'Italie causera sa perte, elle vient du fait qu'il n'a jamais pu former des marins (cela ne s'improvise pas) et qu'il ne disposait pas non plus de machines de siège. Les Romains de leur côté ont tardé à prendre la mesure du péril représenté par Spartacus. Les chefs et les troupes médiocres qu'ils ont envoyé contre lui se sont fait battre, mais à partir du moment où le Sénat lance Crassus et armée digne de ce sont à sa poursuite, l'issu de la révolte était scellé sans le moindre espoir de salut.Le livre est écrit dans un style très clair est facile à lire. Chaque chapitre se termine par une courte conclusion qui rappelle les points qui viennent d'être établis. Le texte souffre par contre de plusieurs redites ou reformulation des mêmes démonstrations, dans plusieurs chapitres. Ce côté « leçon d'histoire » rend la lecture moins agréable qu'attendue. L'effort de Yann Le Bohec pour discréditer une bonne partie des utopies des XIXe et XXe siècles à propos de Spartacus n'en n'est pas moins efficace ni convaincant. Spartacus a été un grand homme, un de ceux qui selon le Bohec « font l'histoire au lieu de la subir », mais il n'a pas pour autant été un défenseur de la liberté ou de la démocratie. Il a fait preuve avec ses compagnons d'autant que cruauté et de violence que ses adversaires pour atteindre son but : regagner la Thrace. Spartacus a été avant tout un chef de guerre, qualité que César lui reconnaîtra d'ailleurs volontiers.
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